Responsables RCCI/RCSI : quel avenir pour leur fonction dans un monde automatisé ?

Quand la machine connaît mieux la norme que l’humain

Les outils savent. Ils croisent, ils détectent, ils alertent. Les plateformes d’audit automatisé, les moteurs d’analyse comportementale, les tableaux de bord prédictifs gagnent chaque jour en finesse. Le RCCI n’a plus besoin de chercher : on lui signale. Le RCSI, lui, ne classe plus les anomalies : il les confirme. À mesure que la conformité réglementaire devient programmable, la tentation de déshumaniser la fonction est réelle.

Pourquoi maintenir un rôle de supervision quand le contrôle peut être opéré, justifié et archivé sans intervention humaine ? La machine trace, sauvegarde, optimise. L’humain, lui, doute, ralentit, nuance.

La conformité a besoin de subjectivité

Et pourtant. C’est justement cette capacité à nuancer, à interpréter le contexte, à opposer la règle à son esprit, qui rend le RCCI irremplaçable. L’intelligence artificielle excelle dans la détection des écarts ; elle reste aveugle au sous‑texte, au non‑dit, à la finesse éthique des décisions complexes.

Faut‑il signaler cet échange ? Cette opération est‑elle réellement abusive, ou simplement atypique ? La conformité ne se résume pas à la mécanique : elle exige une lecture humaine du risque, une évaluation du seuil d’alerte, une responsabilité prise à la première personne.

Un avenir augmenté, mais pas effacé

Le RCCI du futur ne sera pas déclassé par l’IA. Il sera transformé. Son rôle ne sera plus de produire du reporting, mais d’en arbitrer la lecture. Il ne collectera plus, il expliquera. Il ne signalera plus, il priorisera.

InFactis accompagne déjà cette mutation : les outils sont là pour décharger la technique, pas pour annuler la pensée. Dans le vertige de l’automatisation, une certitude demeure : plus les systèmes seront puissants, plus la vigilance humaine devra être lucide, critique, et souveraine.